La demande en logements se fait de plus en plus croissante sur tout le territoire national. Les français aiment être propriétaire de leurs biens immobiliers, les chefs d’entreprises de leurs locaux commerciaux, industriels ou de leurs bureaux.Toutefois, ce développement immobilier, depuis ces dix dernières années, a eu un impact sur notre environnement. Les zones naturelles ont reculé impactant l’écosystème.
Mais que choisir entre la réhabilitation de l’existant et la construction neuve ? Le législateur a introduit de nouvelles règles pour répondre à ces deux impératifs : immobilier versus environnement.
La question de l’emprise foncière
La loi Climat et Résilience, d'août 2021, a retenu un principe : le zéro artificialisation nette (ZAN) qui fixe, d'ici 2050, un objectif national d'absence de toute artificialisation nette des sols. Pour cela, elle prévoit que « le rythme de l'artificialisation des sols dans les dix années suivant la promulgation de la loi doit être telle que, sur cette période, la consommation totale d'espace, observée à l'échelle nationale, soit inférieure à la moitié de celle observée sur les dix années précédant cette date ».
Mais qu’est-ce que l’artificialisation des sols ?
Cela correspond à la perte des surfaces naturelles, agricoles et forestières au détriment de l’immobilier (individuel, collectif, commercial ou industriel). Toutes ces opérations d’aménagement urbain ont entraîné des conséquences sur les terrains : imperméabilisation partielle ou totale des sols, érosion de la biodiversité, réchauffement climatique, risque d’inondations accru, pollution air et eau …
Alors limiter l’emprise foncière devient une nécessité pour enclencher une sobriété foncière.
Quelles conséquences ?
Cela implique de nouvelles mesures contraignantes en matière d’urbanisme et d’aménagement territorial : les élus sont incités à privilégier les projets d’exploitation des locaux vacants et à densifier les zones déjà urbanisées. Du côté des aménageurs et promoteurs immobiliers, cela risque de compliquer le marché de la construction. Tout cela va engendrer une augmentation des prix de l’achat.
La question des matériaux
L’ADEME a réalisé deux études « Prospectives 2035 et 2050 » comparant la consommation de matériaux nécessaires pour la construction et la rénovation BBC (Bâtiments Basse Consommation) des bâtiments à l’horizon 2050.
Dans le scénario d’évolution des logements, les conclusions de ces études montrent ainsi que globalement la construction neuve consommerait 1,3 milliard de tonnes de matériaux, soit 17 fois plus que la rénovation du parc existant au niveau BBC sur la période 2015-2050 (environ 74 millions de tonnes).
Mises en regard des problèmes de pression sur les ressources (sable…), des questions d’artificialisation des sols liées à la construction neuve, et d’émissions de gaz à effet de serre souvent plus favorables à la rénovation, ces deux études apportent donc un élément supplémentaire plaidant en faveur de la rénovation et pour la limitation autant que possible, de la construction neuve au strict nécessaire.
Retrouvez les études complètes de l’ADEME
https://librairie.ademe.fr/urbanisme-et-batiment/439-prospectives-2035-et-2050-de-consommation-de-materiaux-pour-la-construction-neuve-et-la-renovation-energetique-bbc.html